Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous
Le projet nous engage dans le réel, et cet engagement nous constitue. En se projetant, on se détermine, indépendamment du résultat envisagé. Le projet consiste à regarder devant, en définissant à un instant précis ce que l’on souhaite qu’un temps prochain...
J’aime quelqu’un pour ce qu’il est et non pour ce qu’il adviendra. L’amour est une relation particulière parce qu’il naît d’une rencontre de deux caractères qui le précèdent, tout en étant à la création de ces mêmes caractères. On prête en effet des qualités...
L’amour n’est-il qu’une ruse de la Nature ? Ou alors est-il question d’un libre consentement, composé de raison et de passion et dont l’intelligence reste maître ? Schopenhauer pense que l’amour n’a absolument rien d’intellectuel, ni de spirituel. Nous...
Comme il est bon de tuer le temps. Non qu’il s’agisse de paresse. Celle-ci d’ailleurs est, je pense, une faiblesse. C’est ce qui la différencie du repos. Il est pourtant de bon ton aujourd’hui d’en faire l’éloge, comme pour se démarquer, comme si être...
Il est une intuition de Bergson des plus intéressantes à propos du possible et de l’impossible. En effet, Bergson nous dit que n’est possible que ce qui s’est réalisé. Sans réalisation, point de possible ; la chose parce qu’elle ne s’est pas produite...
Le rapport entre intériorité et extériorité évolue, me semble-t-il, avec les années passant. Jeune, l’extérieur l’emporte sur l’intérieur, le monde sur moi. Enfant, adolescent, puis tout juste adulte, le monde et autrui modèlent l’intériorité, comme s’il...
Autrui est cet autre devant moi. Nous sommes tous deux différents, chacun disposant de sa propre personnalité. Et pourtant nous nous ressemblons. Premièrement par ce que nous sommes de la même espèce, soit humaine. Secondement, nous avons chacun besoin...
Lorsque la machine prend possession du corps humain, l’identité s’en trouve d’autant réduite. Cet appauvrissement identitaire peut aller jusqu’au sexe. Suis-je un homme, ou une femme, hermaphrodite ou androgyne, quand la mécanique s’empare de l’individu...
Le rapport entre l’homme et la technique s’est renversé. Alors que l’être humain s’est affranchi pour partie de sa condition naturelle en prenant possession des choses, en les transformant pour satisfaire ses besoins, alors que les Lumières nous promettaient...
Laissons la technique et la science à la place qui doit être la leur, c’est-à-dire d’être au service de l’homme. En effet, reconnaissez-leur une valeur supérieure à tout le reste et c’est alors la déshumanisation qui se trouve au bout du chemin. L’automatisation...
La technique est un prolongement du corps humain. Elle permet en effet à ce corps d’aller plus haut, plus loin, de voir l’infiniment petit et l’infiniment grand, d’entendre ce qui est imperceptible à l’oreille nue. La technique autorise également l’être...
Le bonheur dépasse la vertu même s’il ne saurait l’ignorer. Il ne suffit pas de bien de se comporter pour être heureux. Bien-sûr, le bonheur ou le malheur ne sont pas dans la chose, seulement dans le rapport que nous entretenons avec elle. Et ce rapport...
Le désespoir est un espoir qui n’a plus les moyens. Désespérant, on espère toujours, mais négativement, s’il fallait considérer l’espoir et le désespoir comme deux pôles d’attraction qui s’opposent. Ou alors, désespérant, on espère à l’envers, estimant...
L’Europe, avec ses frontières, est bien plus un espace géographique qu’un continent. L’Europe n’est pas non plus une nation. Elle est une somme d’Etats, et non un produit, voisins l’un de l’autre. Pourtant, il existe une civilisation européenne, fondée...
« Contrairement à ce qu’on croit volontiers, l’Homme a depuis longtemps cessé d’évoluer. » Cette phrase, écrite par Jean Rostand, biologiste du XXème siècle, a de quoi surprendre. Dans un monde en perpétuel changement, dont la propension à l’évolution...
Ai-je un corps ou le suis-je ? Dire que j’ai un corps, c’est le posséder en l’objectivant. Cela revient à distinguer ledit objet corporel et le sujet, d’un côté la substance pensante, comme le proposait Descartes, et de l’autre la substance étendue. Je...
Que la conscience est douloureuse ! C’est avec elle que l’on se sent si petit, que l’on se sait si mortel. La conscience est comme un miroir où se reflète cet être que tout peut balayer, sans prévenir. Ce reflet est la misère de l’homme. On peut tout...
Qu’est-ce qui caractérise l’homme entre tout ? Qu’est-ce qui fait que l’humain n’a rien de comparable avec tout le reste ? Jean Pic de la Mirandole, philosophie italien du XVème siècle, nous donne une explication dans son Discours sur la dignité de l’homme...
Parler c’est signifier, que la parole soit silencieuse ou non. Parler, c’est aussi faire exister. Les mots aident la conscience à viser ce qui est. Avec la parole, on sort du néant ce qui était hors du champ conscient l’instant d’avant. Sartre disait...
L’enfance rime avec innocence, mais l’enfant n’est pas toujours innocent. L’enfance s’accorde avec insouciance, mais l’enfant n’en a pas moins des devoirs. Quel est-il, cet être que l’on appelle enfant ? Il n’est pas comme nous, adultes que nous sommes,...
Le sens commun est-il universel ? On serait tenté de le penser compte tenu du qualificatif. Mais pourquoi dit-on d’un sens qu’il est commun ? Sur un plan physiologique, l’on sait que les cinq sens concernent tous les hommes, nonobstant leur fonctionnement....
Si l’homme est ce qu’il est, un être pensant, réflexif, ayant conscience du monde et de lui-même, capable de trouver des solutions face aux obstacles qui se présentent, en mesure même de se poser les questions qui le feront progresser, ayant la faculté...
La fidélité est affaire de volonté. Elle est un effort, un engagement à se souvenir, à ne pas oublier le passé pour l’avenir. Etre fidèle, c’est se constituer un roc que l’on transporte avec soi en toute occasion. Que ce roc puisse s’éroder quelque peu,...
Lorsqu’un crime odieux est commis, son auteur est de suite considéré comme un être inhumain par la conscience collective. Celle-ci déchoit le criminel de son humanité. L’assassin n’est plus un homme, c’est une bête. Cette considération est surtout d’ordre...
Avec les choses, parce qu’elles sont inanimées, il est encore possible de se penser comme un être les transcendant, les dépassant en s’imaginant qu’elles ne sont là que par notre bon vouloir. Mais vis-à-vis d’autrui, l’illusion n’est guère aisée, comme...