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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

La vie selon Bergson - Commentaires sur L'Energie spirituelle, Chapitre I, La conscience et la vie

Bergson-vie-energie-spirituelle.jpgEtre conscient, c’est choisir. Dès lors, la conscience ne concerne-t-elle que ceux ayant la capacité de faire des choix, de décider ? Pour Bergson, elle appartient en droit à tout être vivant. Mais en fait, seuls ceux qui sont allés vers le mouvement ont conservé une faculté de conscience : « Je crois que tous les êtres vivants, plantes et animaux, la possèdent en droit ; mais beaucoup d’entre eux y renoncent en fait, […] [1]». Ce qui nuit à la conscience, l’endort, c’est l’absence, ou le renoncement, de spontanéité. Ce qui altère la conscience, c’est la nécessité, l’automatisme, l’enchaînement sans décision. La conscience est d’ailleurs d’autant plus intense que la nature et le volume des choix sont conséquents, que l’enjeu d’une décision est important : « Quels sont, d’autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait ? [2]». Il y a donc une tension entre nécessité et conscience. La première est caractéristique de la matière. Le monde sans vie en effet obéit à des lois ; la fatalité l’encadre. Point de liberté dans la chute des corps, dans la rotation des astres, dans la succession du jour et de la nuit. Mais que la conscience s’invite, qu’elle s’insinue dans cette nature irrémédiable, qu’elle puisse faire sa place dans cet ensemble organisé, mécanisé comme un automate, c’est alors la liberté qui dépasse la nécessité. Ce dépassement est la vie selon Bergson. Ce dépassement, c’est aussi le mouvement, soit la libération d’une énergie accumulée par la matière. Le processus de la vie, nous explique Bergson, consiste à produire de l’énergie, production emmagasinée dans la matière et ensuite à ce que celle-ci, sous le coup d’un effet détonant, la libère, créant ainsi le mouvement, l’animé : « […] la vie dans son ensemble est un double travail d’accumulation graduelle et de dépense brusque : il s’agit pour elle d’obtenir que la matière, par une opération lente et difficile, emmagasine une énergie de puissance qui deviendra tout d’un coup énergie de mouvement. [3]» La volonté, pour Bergson, ne procède pas autrement, afin de briser la nécessité qui l’environne. Elle use de cette énergie qui l’entoure et qu’il faut libérer pour être satisfaite. La liberté s’accomplit dans cet usage.

 

[1] L’énergie spirituelle, Edition électronique, page 12.

[2] Ibid, page 12.

[3] Ibid, page 14.

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M
Ce n'est pas un commentaire mais une question. Quelle est la définition de la conscience?<br /> Merci d'avance pour votre réponse
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J
<br /> <br /> Bonjour, je vous propose la réponse : la conscience est sa propre durée.<br /> <br /> <br /> Jean-François<br /> <br /> <br /> <br />