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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Idéaliste contre réaliste pour s'affirmer l'un et l'autre...ou les géants de Don Quichotte contre les moulins de Sancho Pançà

Don-Quichotte.jpgD’un côté l’idéaliste, de l’autre le réaliste. Le premier rêve d’autre chose que ce qui est, le second s’y conforme. Entre rêverie et conformisme, il y a ainsi un monde. Ce monde, c’est celui de l’imaginaire. L’idéaliste imagine ce que le réaliste ne veut ou ne peut concevoir. Ce dernier en effet ne fait aucun écart avec le réel. Sa conscience s’inscrit dans une stricte lecture de ce qui est et une interprétation bornée radicalement par ce qu’il connaît. L’idéaliste lui, engage plus que ses connaissances, jusqu’à parfois les détourner. Il se représente plus le monde qu’il ne l’interprète, représentation qui d’ailleurs se nourrit de ses aspirations. Pour résumer, l’idéaliste souhaite que les choses soient différentes de ce qu’elles sont. Son esprit est tendu vers le changement, alors que le réaliste est sous tension par rapport au réel. Il lui faut être selon ce qui est, sans débordement. Le réaliste se contient, l’idéaliste se dépasse. C’est Sancho Pança contre Don Quichotte. Là où ce dernier voit des géants à combattre, Pança nous rappelle qu’il ne s’agit que de moulins à vents. Don Quichotte est exalté et dans une grande cavalcade s’en va affronter ses ennemis imaginés. Pança lui reste sur ses positions prosaïques. Il ne cède pas d’un pouce. Lequel des deux pourtant est-il le plus vivant ? Lequel des deux vit-il le mieux ? Don Quichotte dans ses délires n’en est pas moins animé par un esprit de justice. Don Quichotte, l’idéaliste, combat plus les influences que des géants. Pança quant à lui cherche le confort dans un monde qu’il ne voit qu’à l’état brut, sans y ajouter de lui-même. Les deux ainsi s’opposent et pourtant ils sont associés dans des aventures. L’un ne saurait se passer de l’autre pour tous deux avancés dans leur existence réciproque, qui n’en est pas moins tragique, ni pour l’un, ni pour l’autre. Que le monde soit imagé ou non, la fin demeure. Don Quichotte mort, Pança ne sera plus totalement lui-même. Il meurt un peu avec son maître, car le réalisme s’affirme aussi en réfutant l’idéalisme, comme l’idéal n’existe qu’en détournant le réel. L’idéaliste et le réaliste peuvent certes vivre séparément, mais sans se rencontrer leur existence serait d’autant plus terne. L’intensité nécessite de l’opposition.

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