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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Se débarrasser du libre-arbitre pour arbitrer librement

Libre-arbitre-copie-1.jpgLa motivation est nécessaire à l’action. Pour agir, il me faut être motivé pour le faire. La question du libre-arbitre se situe dans le rapport entre motivation et action. Puis-je rester maître de ce qui m’incline à produire du mouvement ? Ou cette inclinaison s’impose-t-elle à moi et alors la décision ne serait plus qu’une apparence, sans fondement, si ce n’est de générer l’illusion que je suis décisionnaire ? Si je maîtrise totalement ce qui me motive, je peux penser que tout mobile puisse manquer de force, de souffle, de puissance pour que j’agisse. L’indécision est donc une possibilité, éteignant toute flamme animatrice. Il faudrait ainsi plus que la motivation pour agir dans le cas où je dispose du libre-arbitre. C’est ce plus qui permettrait de se sortir d’une situation inextricable, lorsque deux choix sont parfaitement symétriques, tant dans l’action qu’ils supposent que dans les conséquences induites, pour m’éviter par exemple le sort de cet âne de Buridan, lequel mourût de faim ou de soif en étant incapable de se décider entre l’eau et la nourriture placés à équidistance. Il s’agit là pourtant d’un raisonnement purement théorique. Premièrement, les hommes ne sont pas des ânes, à preuve du contraire ! Ensuite, tout est asymétrique. L’équilibre absolu n’existe pas. Par contre, l’homme est capable de produire du dilemme. Il soupèse les effets de chacune des décisions envisagées et conclut que le poids est identique entre toutes les possibilités. L’homme, avec le dilemme, crée de l’indifférence. A partir d’un supposé libre-arbitre, nous voici donc désormais enfermé dans l’indécision. Difficile dans ces conditions d’admettre que nous maîtrisons tout. Il faut certes un motif pour agir, mais également de la différence. Sommes-nous alors la cause de toutes les motivations et sommes-nous dans le même temps capable de différenciation pour toute situation ? A n’en pas douter, la réponse est non. A n’en pas douter, le libre-arbitre n’existe pas, ce qui ne nous empêche pas de chercher et parfois trouver des solutions, en décidant. Être libre, c’est savoir mesurer ce qui ne nous appartient pas, et selon cette mesure arbitrer librement, en étant débarrassé d’illusions, y compris celle du libre-arbitre.

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