27 Juillet 2015
Vivre collectivement nécessite la coopération entre ceux qui choisissent de partager leur destin, ou s’y trouvent forcés, comme un équipage. Cette coopération implique l’échange, une économie au service des agents qui y participent. Cette coopération nécessite également la justice pour que les échanges reçoivent une confiance renouvelée. Cette implication, cette nécessité, seule la politique les autorise. La politique est au-dessus des systèmes économiques et sociaux puisqu’elles les englobent. Aucune fin collective ne saurait dépasser un projet politique. Les sirènes de l’argent, elles, sont comme les chants des sirènes, elles attirent sans autre fin que de perdre celui cédant à leur charme. La politique par contre s’appuie sur un mât, tenant les voiles la servant. La politique pourtant n’a pas besoin de souffle, tout du moins n’est-ce pas là son exigence essentielle. Ce sont les voiles qui en usent. Le vent, quant à lui, est sujet à toutes les directions, donc à aucune. Il faut bien une embarcation solide pour, toutes voiles dehors, dompter des bourrasques par trop capricieuses et atteindre une terre espérée. La politique est ce bateau qui transforme des destins individuels en une équipée collective. La voile, le vent, sont à son service, comme doivent l’être l’économie et tout échange. Une voile sans maître, si ce n’est le vent qui la gouverne, conduit à la perte, peut-être même au naufrage.