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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Le destin, ou quand le futur s'en retourne au passé

Le destin s'affranchit de toute causalité. Peu importe la cause, l'effet sera celui-là. Ou encore peux-t'on dire que le destin est tout autant la cause que l'effet. S'il m'arrive cela, c'est parce qu'il devait en être ainsi, le destin étant une mécanique imperturbable. Et ce qui vient de m'arriver caractérise cette destinée à laquelle je ne pouvais échapper. Sans résultat, le destin n'existe pas. Il lui faut un effet sur lequel prendre appui et ainsi prendre possession des événements à la suite qui précédèrent cet effet, le transformant par la même occasion en aboutissement. Mécanique imperturbable certes, mais pas dans le sens qu'on lui prête communément. Le destin est avant tout une nécessité inversée, une causalité rétrospective. Le destin se nourrit bien plus de passé que d'avenir. Avec lui, tout s'explique, c'est-à-dire rien. Le destin renvoie tout au néant. Il appauvrit l'être de ce qu'il a de singulier. Il est une généralité personnalisée, ne souffrant d'aucune exception. Certains lui vouent beaucoup d'attention en le considérant comme l'indice d'une intention extérieure. Ils devraient pourtant comprendre que le destin apparaît toujours après coup. Le destin court après l'histoire. Pourtant il ne s'essouffle que très rarement chez ceux qui le reconnaissent en toute chose. Parfois même, le destin est prémédité. Si convaincus par sa force, certains agissent en fonction de ce qu'il croit être leur destinée. Ils en oublient leur propre responsabilité pour s'en remettre à quelque chose qu'ils pensent les dépassant. Ils déshabillent leur être pour vêtir le destin. En retour, ils reçoivent du sens, pensent-ils, trouvant là un échange des plus équitables qui soit. C'est se tromper. L'abandon de soi n'a pas de prix.
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