12 Septembre 2012
Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Et si je trouve la cause, pourquoi celle-ci ? En demandant pourquoi, en interrogeant le réel de la sorte, j’avance, pas à pas, les causes se transformant en effet au fil de cette avancée. Cependant, jusqu’où puis-je aller ainsi ? Aux origines, à la création, à la naissance des choses, du monde, de ce qui est. Pour autant, suis-je certain d’y trouver une réponse ? Peut-être, mais celle-ci ne sera attestée par aucune cause vu que je serais alors au point de départ de tout. Me voici donc au bord d’un abyme incommensurable, dont les profondeurs ne sont pas même concevables. Je les imagine pourtant ténébreuses, certainement parce qu’elles me sont interdites. Néanmoins, ne puis-je pas considérer que ces ténèbres sont en fait la plus grande des lumières qui soit. Je ne serais alors pas aveuglé, mais ébloui. Cette lumière, je puis peut-être l’entrevoir avec l’imagination, lui donner le nom que je souhaite, Dieu, mystère, silence absolu, mais il est probable que son éclat me soit à jamais inaccessible. Ou bien la rencontrer signifie que tout est fini. Je préfère de loin cette perspective que de penser n’être plus éternellement dans la nuit la plus profonde.