10 Mai 2010
L’aléatoire est tout entier tendu vers l’avenir, de façon exclusive contrairement au hasard. On peut en effet expliquer ce qui s’est passé par référence au hasard. C’est bien souvent une explication par défaut, lorsque la cause des effets produits n’a pu être identifiée, ou encore en tant que porte de sortie pour se désolidariser d’un acte et de ses conséquences. Le hasard n’est ainsi pas explicable alors que l’aléatoire l’est, tout comme il est déterminé. Il peut qualifier une activité, un fait, compte tenu de l’incertitude attaché à leur résultat. La loterie par exemple est aléatoire, tout comme le temps qu’il fera demain. On connaît cependant l’ensemble de ce qui peut être produit, autre différence avec le hasard, mais il est impossible d’être certain de la conclusion avant de jouer ou que la pluie ne soit tombée. Il n’empêche que l’on s’essaie malgré tout à maîtriser l’aléatoire, notamment en utilisant les probabilités. Je puis mesurer, en réunissant tous les cas possibles, ce qui est probable en quotité, donc d’accorder plus ou moins d’importance, selon la mesure obtenue, aux situations considérées mathématiquement comme plus fréquentes et inversement. La dose d’aléatoire est aussi variable selon l’activité ou le fait à laquelle elle est attachée. J’ai une chance sur six de faire un six en lançant un dé, et une sur plusieurs millions de gagner à la loterie nationale. Là-aussi, cette distinction s’appuie sur une démarche probabiliste et son intérêt est d’identifier le degré d’aléatoire de telle ou telle chose. La probabilité se trouve donc être une information, une formalisation du champ des possibles, et en cela elle évite de sombrer dans la superstition, en tant qu’aide à la décision et à la préparation. En effet, selon ce qui est prévu, il est possible d’anticiper, et donc de se préparer de la façon la plus adéquate possible au résultat probable. Mais s’agissant d’aléatoire, rien ne dit que les moyens mis en œuvre seront à utiliser, et cela bien heureusement. Sans aléatoire, tout serait déterminé et nous ne serions plus alors que des machines ou un programme. L’aléatoire est aussi ce qui garantit à l’homme de le rester.