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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Demain les chiens - Un roman de Clifford D. Simak

Demain-les-chiens.jpgIl était une fois l’homme. Voilà peut-être une façon de résumer le livre de Clifford D. Simak, Demain les chiens. C’est en effet de notre histoire dont il s’agit, celle de l’espèce humaine, mais surtout de sa disparition. Non pas qu’elle se soit autodétruite, par le feu et le souffle. Mais l’humanité a renoncé à ce qu’elle était en cédant à la promesse d’un paradis, s’obligeant ainsi à prendre une forme nouvelle qui n’a plus rien d’humaine. L’homme quitte ainsi la Terre, pour la laisser à une autre race vivante, les chiens. Ceux-ci ne sont plus de simples animaux de compagnie depuis que l’homme a décidé de leur donner la parole et la faculté de lire pour qu’ils s’élèvent en conscience. C’est le pari un peu fou gagné par un homme, appartenant à une famille dont le destin est lié à celui de l’espèce, et rêvant que l’être humain ne soit plus seul aux commandes du monde. La race canine et le genre humain pourtant ne se comprendront pas, la différence sensorielle entre l’une et l’autre étant peut-être trop importante pour partager un destin commun. Les hommes sont aussi animés par l’envie d’aller toujours plus loin, dans et au-delà du système solaire, alors que les chiens aspirent à une fraternité sur Terre entre toutes les espèces animales, et ont une perception de mondes parallèles au nôtre. En effet, les hurlements poussés par les chiens lorsque ceux-ci en étaient encore au stade animal, étaient en fait la manifestation lié à un contact, certes non physique, entre eux et des entités supraterrestres, évoluant dans un au-delà non pas céleste, mais se trouvant à côté de chez nous. La parole alors leur permet de mettre des mots sur ce ressenti, sans pour autant en saisir la nature profonde.

Comment donc l’homme en est-il arrivé à abandonner la Terre ? Avant de la quitter pour toujours, il avait déserté déjà la cité pour se réfugier en campagne. La ville ne lui était plus utile, compte tenu des progrès en matière de transport et de l’effondrement des prix du foncier. L’être humain ainsi retourne vers la terre, et cet exode l’entraîne à vivre une vie de plus en plus individualiste. La politique locale d’ailleurs ne trouve plus son compte dans cette réorganisation humaine qui s’affranchit de tout projet collectif. Le seul tissu social reste la famille. Mais bientôt celle-ci s’effondre, quand les quelques représentants de l’espèce humaine restés sur Terre ne trouvent plus de but à poursuivre, compte tenu de la surabondance des ressources à disposition liée au délaissement de la planète par leurs congénères. La fin est proche, même consommée, une fois les derniers hommes terrestres s’abandonnant à un sommeil artificiel mais éternel, avec la complicité des robots. La Terre est donc libre pour les chiens, mais aussi à une autre espèce qui présentait toutes les capacités requises à la transformation du réel sauf une, la mémoire pour perpétuer le savoir et le transmettre. La-aussi, c’est une intervention humaine qui change le cours des choses. L’homme est donc à l’origine de tout, ce qui peut lui valoir une représentation divine. C’est d’ailleurs dans cet esprit que D. Simak présente son histoire, sous la forme de mythes que les chiens s’échangent de génération en génération, jusqu’à se demander si un être ayant autant d’impacts sur le monde ait pu réellement exister.

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