Les issues au regard

Au détour d’un premier regard, trois issues sont possibles : l’attrait, le rejet, ou l’indifférence. Les deux premières sont une force ; elles engagent, mais l’une à des degrés différents et l’autre catégoriquement. L’attrait en effet peut aller d’une simple attention sans lendemain, ni paroles, au début d’une histoire passionnée. Le rejet quant à lui est catégorique : la relation y est interdite, avec toutefois une graduation dans le ressenti, comme le dégoût ou la peur. Quant à l’indifférence, elle est absence de réaction, la continuité d’un mouvement précédant le regard qui se poursuit sans influence, l’absence d’effet de deux coups d’œil se croisant par coïncidence. Mais le plus difficile pour ce qui est de vivre un regard, c’est que, même s’il faut être deux pour qu’il existe, son issue ne soit pas partagée. Le rejet de l’un répond à l’attrait de l’autre, et voici une situation inconfortable à éprouver parce qu’il s’agit de la réunion de deux forces opposées, ce qui crée un choc. L’indifférence par contre soustrait à l’attrait ou au rejet une partie de son énergie. Elle est transparente et nous dirons que dans certains cas, elle est un moindre mal.