26 Février 2011
Tolérer, c’est s’interdire d’interdire. Ce n’est point une faiblesse mais au contraire une position ferme. C’est se refuser à combattre ce que l’on n’accepte pas, autrement que par le débat et les idées. Mais la tolérance ne peut être absolue car sinon elle se condamnerait elle-même. Quelle est donc la limite du tolérable ? Ce serait à chacun de la définir vu qu’il faut refuser toute absoluité. Sauf que pour vivre ensemble, il faut aussi un consensus. Pas sûr que les avis convergent simplement. Il existe ainsi la loi, qui est la légalisation du seuil de tolérance. Au minimum, on ne peut donc tolérer que la loi ne soit pas respectée. Cette conclusion pourtant ne serait-elle aussi être absolue, car sinon ce serait prendre le risque de légitimer tout agissement violent ou cruel au nom d’une loi intolérante. Même la loi peut être en effet intolérable. Dans ce cas, seule la valeur peut la dépasser, et donc sauver la tolérance. Quelle serait cette valeur ? Nous dirions le respect de l’homme, de tout homme, en tant que représentant de l’espèce humaine, en tant que sujet au développement de soi. Mais ce respect n’est pas inconditionnel, il nécessite d’être observé par tous. Ce respect inclue également tout ce qui participe de la réalisation personnelle, dont la planète. Préserver l’environnement serait ainsi un moyen au service de l’homme, et non une finalité. Il faut là-aussi s’éviter tout dogmatisme. Comme quoi la tolérance, la démocratie, mais aussi la préservation environnementale sont des principes acceptables universellement à condition de ne pas exclure tout relativisme. L’universalité ne doit pas se payer, car tôt ou tard un absolu en remplace un autre ; elle est à construire.