3 Octobre 2012
Ce n’est que depuis peu que nous pensons l’univers comme étant historique. Durant deux millénaires, la conception grecque perdura. Platon, Aristote, et d’autres, furent suffisamment influents de leur vivant pour l’univers soit privé d’un début des siècles et des siècles après leur mort. L’idée dominante fût que tout avait toujours été là, et le serait toujours. Chaque étoile était un fragment d’éternité, comme chaque homme pouvait le devenir à son tour en se conformant à un supposé ordre cosmique. Il y avait pourtant des voix discordantes à cette pensée unique, comme Lucrèce par exemple, ces voix pour qui l’éternité était un leurre. Comment en effet penser que tout est éternel alors que tout évolue ? S’il y avait éternité, toute ne serait qu’abouti, en un état constant. Toute évolution serait interdite, tout ne serait qu’aménagement. Nous savons désormais qu’il n’en est pas ainsi. La science moderne et son lot d’observations nous ont ouverts les yeux. Notre vue a investi le ciel, puis les galaxies. Nous avons observé qu’une étoile n’est pas immortelle, tout comme elle naît. Sa durée de vie est simplement beaucoup plus longue que la nôtre, bien trop longue pour que nous puissions constater de notre vivant son vieillissement. Ainsi, le ciel sans précaution est un spectacle illusoire. Aristote et d’autres éminents penseurs se sont fait avoir. A leur décharge, ils n’étaient pas outillés en conséquence pour penser de si grands espaces. La science et la technique depuis nous ont armés. Depuis, l’univers est entré dans une dimension historique. Nous lisons aujourd’hui son histoire à travers ses limites, en observant son expansion. Autrement dit, les bords de l’univers nous renseignent sur son origine. Nous cherchons à atteindre la lumière originelle, celle qui devait exister lorsque l’univers, avant ses premiers pas, était extrêmement dense et chaud. Cette lumière est notre mère, et peut-être que notre inclinaison à connaître ce qui est, donc de faire la lumière sur notre monde, est une façon de retrouver ses bras maternels.