Léthargie

Il est un voyage

Où nulle distance ne s’épuise,

Laissant le chemin à sa guise,

Oublieux de tout bagage.

Ce voyage, il échappe aux parfums de la terre,

A l’écume maquillant le rivage

De quelques étoiles et coquillages,

A tous ces chants brisant le silence des airs.

Voilà mon échappée, elle est sans parcours,

Que ne traverse aucun visage,

Déclinant tout paysage,

Econome du moindre détour.

Un temps je m’en suis ainsi allé

Laissant mes pas de côté,

Plusieurs atomes intrigants,

Mon être, épuisant.  

De ce voyage sans éveil

La mémoire fût chaste,

S’exilant sans faste

Le rêve chassé de tout sommeil.

Sans souvenir, j’ai pourtant voyagé

Car la seconde, sans pitié,

Pas une seule fois ne s’arrêta

Et  mon temps précieux, elle vola.