Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous
Mystère et mélancolie d’une rue…Mystère car la petite fille bientôt rencontrera cette ombre qui se trouve sur son chemin. Qu’y-a-t-il au bout de la rue ? Faut-il être effrayé par la perspective de cette rencontre ? Ou alors s’agit-il de la promesse d’une...
Nous vivons derrière un visage et pourtant il en dit beaucoup à celui qui sait l’observer. Sans cette indiscrétion, la fabrique sociale serait moindre. On craint toujours l’intrus levant un voile de notre intimité à la commissure de nos lèvres, ou soupçonnant...
Ce qui est beau est immuable, mais n’en a pas moins besoin de l’histoire pour se manifester. Cette manifestation, c’est l’artiste qui est capable de la capter pour ensuite la restituer à ses semblables. Il distingue dans les choses ordinaires ce qu’il...
Le positionnement de l’art vis-à-vis de la philosophie sépare Platon et Nietzche. Cette divergence prend appui sur la définition de chacun à propos du beau. Platon nous dit que le beau est une restitution de la vérité sous une forme sensible, laquelle...
Le Beau a cela de mystérieux qu’il est identifié sur la base d’un jugement personnel tout en recueillant une reconnaissance générale. Le goût pourtant est singulier, il appartient à chacun, il est dans la subjectivité, et c’est bien le goût qui nous fait...
La peinture abstraite est la dernière étape vers la liberté. A ce stade, l’artiste s’est affranchi de toute tendance, de toute influence, de tout mouvement, de toute référence avec le réel. Le peintre est désormais seul avec la forme et la couleur, avec...
Le sang est plus authentique que ne le sont les larmes. Saignant, je ne mens pas, alors qu’au lieu de pleurer, je peux bien pleurnicher. Le sang jaillit aussi spontanément lorsqu’il déborde le corps, tandis que sous une larme peut bien se cacher une arrière-pensée....
Le génie n’est pas affaire courante dans la société des hommes. Il s’agit plutôt d’une étrangeté qui, comme tout ce qui dépasse l’ordinaire, suscite des réactions. Aucune logique ne garantit le résultat de celles-ci. L’homme de génie peut tout aussi bien...
Les bohémiens sont comme le poète : exilés et voyants. Leur exil est leur voyage. Ils cheminent eux-mêmes tout entier, ne laissant rien de leur personne derrière eux, la route étant leur unique territoire. Il y a dans leur périple comme une ardeur animale,...
Le mendiant de Victor Hugo n’est pas le pauvre que l’on croit. Les passants ne sont pas la seule destination vers laquelle sa main se tend. Elle est aussi, et peut-être plus, une intention dirigée vers Dieu. Pauvre se dit-il, parmi les vivants, ces trop...
Ce qui caractérise l’homme est la distance qu’il sait mettre entre le monde et lui-même. Il lui est possible d’échapper à l’immédiateté, à une adhérence totale avec le réel. Cette échappée lui est permise parce qu’il est une intériorité ; la pensée sait...
La gloire n’est pas à la portée de tous. Et parfois celui qui la touche, qui la serre un instant, ou alors quand elle est toute proche, s’en trouve à jamais transformé. Car la gloire n’est pas innocente. Elle emporte avec elle l’être qui la fixe et la...
L’homme libre est comme la mer. Insondable, impétueux, indomptable. Il coule comme l’eau. La volonté est comme les ressacs marins ; elle dépasse les obstacles. L’homme libre prend sa part du réel à son compte, il l’entreprend, l’investit, tel une vague...
L’âme transporte avec elle des souvenirs, et Gérard de Nerval nous invite à penser qu’ils ne sont pas que de notre époque. D’autres vies s’y mêlent. Le poète en effet croit à la réincarnation des âmes, à la métempsychose. Le corps serait avant tout une...
La volonté de puissance est selon Nietzsche l’élément moteur de la vie. Mais cette volonté, qui se manifeste par l’accroissement de l’être, trouve obstacle. Stoppée, elle décline dans de multiples volontés individuelles, dont la volonté de connaître consistant...
Heidegger entreprend dans la première moitié du XXème siècle de réviser la métaphysique classique, de la déconstruire pour proposer ensuite une nouvelle vision ontologique. Il rompt ainsi avec un système de pensée considérant l’être comme essentiel et...
Tout organisme vivant est mortel ; la vie se définit aussi par sa fin. Mais seul l’homme est concerné par l’idée de la mort. Certaines espèces animales peuvent bien être dotées d’une conscience, son degré n’est pas suffisant pour que celles-ci se représentent...
La mort à la troisième personne est une façon de se débarrasser personnellement de l’idée qu’elle me touche. « On meurt », ou « on va mourir », concerne tout le monde et personne à la fois. Le « on » est impersonnel et de ce fait éternel, éternité que...
Ma mort ne m’appartient pas même si elle me concernera. Je serais mort pour les autres. Cette mort sonnera la fin de mes jours et seul ce terme mortel permettra aux autres de se souvenir de moi, ou pourquoi pas de juger ce que fût mon existence. Une fois...
Sade nous dit, dans Histoire de Juliette, ou les Prospérités du vice, que la mort n’existe pas, qu’elle est un produit de l’imagination : « A cet instant que nous appelons la mort, tout paraît se dissoudre ; nous le croyons, par l’excessive différence...
La philosophie politique s’est beaucoup interrogée sur la légitimité du gouvernement. Elle distingua différentes formes du pouvoir : monarchie, aristocratie, oligarchie, démocratie. Concernant celle-ci, Aristote reconnaît qu’elle est la plus égalitaire...
On ne peut décidemment pas concevoir la foi et la raison comme appartenant à un même ordre. Il y a bien lieu de radicaliser la séparation entre ces deux manifestations de l’esprit. Assurément, la foi et la raison sont toutes deux incluses dans le champ...
Qu’est-ce que le vide ? Un non-être ? Un non-avenu ? Une chose est sûre : on ne peut pas dire que le vide soit rien car il existe. Il existe d’autant plus qu’il est la condition du mouvement ; sans vide, le déplacement et le développement sont interdits....
Refuser, voilà bien ce qui fait notre humanité. Un animal ne refuse pas ce que lui dicte son corps. L’homme, lui, est en opposition. Il s’oppose à ce que ses instincts lui ordonnent. Ou alors ne s’oppose pas. Mais il a la capacité de se dire non à lui-même,...
La philosophie et la religion ont ce point commun de proposer un trait d’union entre les hommes : la raison pour la première, l’amour de Dieu pour la seconde. Elles s’interposent toutes deux entre les hommes afin qu’ils puissent viser un même point, et...