Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous
12 Octobre 2010
Une route, avec aux alentours comme seul paysage un désert. La mort chuchote à chaque souffle de vent. Le silence omniprésent n’est que la manifestation du vide absolu. Les hommes ont exprimé leur folie destructrice en transformant la Terre en un no man’s land planétaire. C’est sur ce terrain apocalyptique que Cormac McCarthy nous conte l’histoire de deux hères, un homme et son enfant. Leur seul point d’ancrage dans ce monde est cette route qui dorénavant mène à nulle part. Il leur faut survivre là où seule la satisfaction de besoins primaires animent les quelques survivants de la tragédie. La barbarie est de retour chez tous ceux dont la catastrophe a brûlé les dernières représentations du genre humain. Pour d’autres, dont nos deux héros, la flamme ne s’est pas éteinte. Mais jusqu’à quand et surtout pourquoi. Le néant n’est pas une perspective encourageant l’altruisme et le don de soi.
Le roman de McCarthy est une œuvre déroutante parce qu’elle nous plonge concrètement dans une horreur difficilement imaginable, avec ce souci constant du détail et dans un style acéré. C’est également un roman dont la portée métaphysique ne peut laisser indifférent le lecteur qui s’y abandonne. L’homme et l’enfant résistent au dernier voyage bien que le chaos quotidien les y invite en permanence. Ne serait-il pas plus simple pour eux d’en finir définitivement avec toutes ces souffrances qui jalonnent désormais leur existence, l’espoir n’étant plus qu’une évocation depuis que le bûcher a tout consumé. L’auteur répond par la négative et c’est ainsi une leçon de vie qu’il nous offre. A lire.