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3 Août 2012
Emmène-moi
Où je ne suis plus absente,
Là, où chaque seconde assassine la précédente,
Sans émoi.
Accorde-moi ce voyage au passé,
C’est promis, je laisse l’avenir aux braves
Ils ont une vie pour passer,
Je ne leur ferai pas entrave.
Je rêve seulement de présent,
D’instant, de moment,
Triste ou pas,
Je veux fuir mon trépas.
Ô temps,
Tu me manques tant
Depuis que la fin m’a pris,
L’éternité, sais-tu, n’est pas une vie.
Le Ciel me lasse,
Son indifférence est comme la glace
Où mon reflet s’efface,
Au néant laissant place.
Là-haut les promesses
Sont autant de feuilles mortes,
Elles n’ont pas la caresse
D’un ange qui réconforte.
La terre sans fortune
Est l’unique demeure
Pour ceux qui croisent la lune,
Pour ceux qui croient je meurs,
La prière divertit le vivant,
Ou alors le bruit bienveillant
Remplit le silence
D’une âme en souffrance.
Emmène-moi
Toi qui passais par là,
Je brûlerai volontiers mon suaire
Odorant le conifère.
Ta rêverie sera mon voyage,
Mon épitaphe pour seul bagage,
Que ta pensée soit mon lieu
J’y reposerai bien mieux.