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19 Septembre 2012
La question est sur toutes les lèvres. On ne peut l’empêcher. Elle est comme suspendue, au-dessus de nos têtes, prête à tomber, irrémédiablement, lorsqu’une situation s’y prête. La question, un point c’est tout, et cela tout le temps. Ce qui change par contre est l’objet du questionnement. Lorsque la conscience s’éveille comme un soleil possédant progressivement le jour, la question est avant tout existentiel. Ne nous y trompons pas. Même s’il ne peut y mettre les formes, le vocabulaire pour habiller la question d’une certaine gravité, le jeune enfant questionne tout ce qui est. Rien ne lui échappe ; l’être est à la portée de son existence naissante. Il questionne sans arrêt, sur tout, mais le sens de ses questions est unique. Elles visent le pourquoi des choses. Le problème est qu’il ne rencontrera personne pour le satisfaire totalement. Des questions resteront sans réponse. Epuisé par tant de silence, s’estimant peut-être incompris, lui qui de bonne foi met toute son innocence dans chacune de ses interrogations, peu à peu il devient moins exigeant. Ou plutôt ses questions perdent de la profondeur pour s’installer à la surface des choses, abandonnant leur essence. Le voici devenu adulte, raisonnable en quelque sorte en ne cherchant plus à savoir ce qui ne peut être entendu. Pour autant, la question demeure. C’est son objet qui évolue. Un sursaut cependant n’est pas impossible. Il n’est pas interdit à l’homme de se poser à nouveau quelques questions sur ce qui est. Mais comme il est devenu grand, on appelle cela l’ontologie. Enfant, il s’étonnait de tout ; dorénavant le voici réfléchissant sur l’être. Et puis bien souvent, la question sans demeure repart d’où elle est venue, c’est-à-dire d’où on ne sait où. L’éveil ne fût qu’une parenthèse, et la meilleure façon de fermer celle-ci est de l’oublier. C’est certainement dommage qu’il en soit ainsi. Car peu importe de trouver ou pas une réponse, le simple fait de se demander ce qui est à côté de ce que l’on croit être, est une manière de retrouver pour partie ce qui à jamais restera la part de soi la plus enchanteresse qui soit : son âme d’enfant.