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9 Août 2012
La démarche déductive est certainement plus sécurisante que l’induction en prenant appui sur un point de départ, le principe, lequel est décliné au particulier. La déduction induit ainsi de la nécessité. On sait où l’on doit aller, la direction précédant l’expérience, le droit embrassant le fait. Et même si rien n’est déduit, même si le réel reste silencieux, on peut toujours se raccrocher à la loi qui préexiste. Ce serait comme un coup d’épée dans l’eau, mais l’on reste malgré tout armé. Il en va différemment de son contraire, la méthode inductive. Celle-ci consiste, à partir d’un phénomène, d’un fait, à tirer une conclusion générale, s’agissant d’une objectivation du particulier, de façon à rendre le monde intelligible. Sauf que l’induction peut n’aboutir à aucune règle conceptuelle pour cette partie du réel étudiée, celle-ci restant alors orpheline, pour finir par nous échapper. Dans tel cas l’absurde domine le sens, alors qu’un principe, même erroné, écarte le néant. Un principe cependant ne laisse guère de place à la liberté, parce qu’il s’agit de l’appliquer, et toute application conforte ce qui est déjà donné. A l’inverse, avec l’induction, tout est à faire, sans prérequis, avec pour unique bagage ce que l’on connaît déjà. L’absurde en est certes une issue probable, mais cette possibilité autorise la création, c’est-à-dire d’être soi le plus possible dans le monde.