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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

Extrait de La République - Platon - Un portrait des poètes

La république PlatonTels sont, touchant la nature des dieux, les discours qu’il convient ou qu’il ne convient pas de tenir devant des enfants, dont le principal objet doit être d’honorer les dieux et leurs parents, et de regarder la concorde entre les citoyens comme un des plus grands biens de la société. – Ce que nous avons réglé sur ce point, dit Adimante, me paraît très raisonnable. – A présent, si nous voulons qu’ils soient courageux, ne faut-il pas que ce qu’on leur dira tende à leur faire mépriser la mort ? Penses-tu qu’on puisse craindre la mort et avoir du courage ? – Je ne le pense pas. – Comment un homme persuadé que l’autre monde est un lieu plein d’horreur pourrait-il la préférer dans les combats à une défaite et à l’esclavage ? – Cela est impossible. – Notre devoir est donc encore de prendre garde aux discours qu’on tiendra à ce sujet, et de recommander aux poètes de changer en éloges tout le mal qu’ils disent ordinairement des enfers ; d’autant plus que ce qu’ils en racontent n’est ni vrai ni propre à inspirer de la confiance à des guerriers. – Sans doute. – Rayons donc des ouvrages d’Homère tous les vers qui suivent, à commencer par ceux-ci  […].

Nous conjurerons Homère et les autres poètes de ne pas trouver mauvais que nous effacions de leurs écrits ces endroits et les autres de cette nature. Ce n’est pas qu’ils ne soient très poétiques, et qu’ils ne flattent agréablement l’oreille du peuple. Mais, plus ils sont beaux, plus il est dangereux qu’ils soient entendus, à quelque âge que ce soit, de ceux qui, destinés à vivre libres, doivent préférer la mort à la servitude. – Tu as raison.

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