Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous
28 Décembre 2009
Que suis-je en mesure de connaître ? Quel peut être le contenu de cette connaissance ? Mais surtout qu’est-ce que la connaissance ? Une approche de la vérité ? Une illusion qui s’entretient ? Ou encore une opinion, voire une croyance ?
La question de la connaissance induit la notion de vérité. Comment définir cette dernière et suis-je capable d’en faire la connaissance ? La vérité existe-t-elle d’ailleurs vraiment ? Tout n’est-il pas faux ? Sommes-nous véritablement ce que nous pensons être ? La conscience est-elle disposée à saisir la part d’absolu dans chaque chose ou se voile-t-elle dans la duperie qu’elle ne reconnaît pas ?
Face à ces interrogations, il est possible d’adopter différentes positions. Soit j’accepte la sophistique qui revient à considérer que tout est faux. Très bien mais dans ce cas, à quoi bon philosopher. Quel peut être l’intérêt d’user de la raison en sachant pertinemment que toute conclusion sera erronée. Et si je fais mien le postulat que tout est faux, cette considération ne l’est-elle pas également ? Ce mode de pensée me conduit vers une impasse et je n’ai plus les moyens de m’y retourner.
Soit à l’inverse je certifie que tout est vrai. Voilà une idée confortable et valorisante mais alors toute chose découverte sera systématiquement une certitude dans laquelle je risque fort bien de m’y enfermer. Philosopher c’est aussi critiquer. La certitude sans contrainte mène droit au dogmatisme, me conduit vers une route à sens unique, celui d’une idéologie à laquelle j’ai participé.
Que reste-t-il alors entre l’absolutisme et le nihilisme ? Le doute, sous-entendu le scepticisme. Il s’agit d’une voie d’équilibre, je suis comme un funambule entre l’absurdité et la superstition. Je suis conscient que tout n’est pas certain et je l’accepte comme tel, sans renoncer à découvrir ce qui potentiellement est vrai et sera par la suite confirmé ou infirmé, peu importe, parce que l’essentiel réside ailleurs, à savoir dans l’usage de la raison pour grandir tout en sachant que le chemin sera traversé d’erreurs. La connaissance est plus une reconnaissance de soi par soi-même qu’un savoir absolu.