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1 Septembre 2011
Ce qu’il y a peut-être de plus terrible avec le secret, c’est qu’il ne soit pas découvert ou révélé. La chose restant cachée, la tension demeure. Tout l’être, le corps et l’esprit donc, se trouve lier par une attention qu’exige le secret pour perdurer. Que l’édifice, sans qu’il y ait besoin d’aller jusqu’au morcellement, soit à peine effleuré, et alors la peur s’invite dans cette passion secrète. La raison s’efface peu à peu ; tout bientôt n’est plus que déformé. Le plus insignifiant des gestes ou le moindre pas est interprété avec la peur, sans sérénité. Ce qui avant le secret n’avait pas d’importance le devient, important, parce que menaçant. Le secret ferme une porte et la peur emprisonne. C’est cette dernière qui donne force au cachot, en condamnant toute sortie. Il existe cependant une clef : la révélation. Pour s’évader, il faut avouer. Sinon, c’est se fracasser l’existence sur cette porte condamnée. L’aveu ou le crâne brisé, telle est ainsi l’alternative pour cette femme infidèle afin de donner une issue à la peur qui l’épuise, épuisement qui s’écoule sous la plume de Stefan Zweig dans sa nouvelle La Peur.