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30 Janvier 2011
Peut-on douter de tout ? Voici une première question d’ordre métaphysique. Doit-on douter de tout ? Cette fois-ci l’interrogation renvoie à la morale. Le doute ainsi emprunte deux chemins qui l’un et l’autre n’en est pas moins conséquent car ils nous engagent tous deux. Se dire qu’il est possible que tout soit douteux autorise le relativisme et le scepticisme, lesquels nous préservent du dogmatisme. Mais ces deux positions présentent également un risque à leur extrémité : le nihilisme. C’est là où la réponse à la seconde question peut nous éviter d’y sombrer. Qu’il faille douter, voilà un impératif pour toute démarche réflexive. Il s’agit de ne pas accepter sans faille ce qui se présente à priori, car sinon qu’aurions-nous à apporter de plus, si ce n’est de poursuivre ce qui est. La création s’en trouverait d’autant plus appauvrie, même si le passé n’empêche pas les influences. Mais sans conclusion, comment poursuivre ? Nous serions alors sur un terrain mouvant, sans étalon, ni ancrage ; tout serait perpétuellement à recommencer pour être ensuite déconstruit. La réflexion avance mieux dans un champ limité par des références, ou des axiomes pour la science, jusqu’à que cette avancée soit suffisamment profonde pour remettre en cause ces frontières. Il faut de la durée et non de l’immédiateté. La patience est peut-être ainsi plus constructive et fondatrice d’une radicalité que le doute.