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Les chemins de la culture

Philosophie, économie, politique, littérature, la culture rendue accessible à tous

La curiosité contre Facebook

La curiosité a cette particularité qu'elle peut être revendiquée tout comme on peut s'en défendre. Elle est affirmée quand il s'agit de s'ouvrir sur le monde pour en saisir les détails. On s'en détourne à en rougir si elle touche l'intimité. La curiosité est déterminée plus par sa fin que par l'action qui la porte. Cependant, qu’elle soit considérée comme une qualité ou une tare, elle est toujours motivée par le même élan : atteindre ce que nous ne connaissons pas sans savoir ce dont il s’agit. A l'instant où je me montre curieux, je ne sais pas en effet ce qui m'attend puisqu'il est question de découvrir ce que je ne connais pas. L’inconnu est l’horizon de la curiosité, il la maintient, jusqu’à ce qu’elle s’éteigne une fois le secret percé. A cet instant, bien souvent l’excitation s’efface devant la déception, moins par le caractère inintéressant de l’objet révélé que le fait d'être arrivé au bout. La curiosité est attrayante de par la recherche qu'elle induit, son résultat lui est d’une importance secondaire. Pour cette raison, il est difficile de s'en défaire et c'est tant mieux. La curiosité aiguise l'attention hors de soi et permet ainsi de s'oublier. Face au narcissisme ambiant et mondialisé que provoquent les réseaux dits sociaux alors même que la solitude y est maîtresse, la curiosité est certainement une très bonne thérapie. Soyons alors curieux de ce que peut faire ou cacher notre voisin. Il est fort à parier qu’il fait de même nous concernant, puis cela occupe au lieu de se perdre devant un miroir virtuel. On se soigne toujours mieux à deux que seul.

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