25 Avril 2010
L'homme est-il définissable comme un être qui parle, crée, rit, raisonne, travaille, vit en société ? Voilà bien ce qui caractérise l'espèce humaine, mais la réduire à des caractéristiques, ou à des fonctionnalités, est source d'exclusion. En effet, que penser de ceux qui ne répondent pas à ces fonctions du fait d'un handicap lourd. Sont-ils pour autant moins homme ? Evidemment non. Catégoriser l'être humain peut conduire aux pires atrocités dès lors qu'il est introduit une corrélation entre la dignité, le droit et la normalité. L'être humain n'est donc pas une somme de fonctions. Comment alors le définir ? La biologie peut nous y aider avec la notion d'interfécondité : appartient à l'espèce humaine celui qui génétiquement est reproductible avec un membre de cette même espèce. Cependant, l'engendrement n'est pas suffisant pour reconnaître le statut d'humain, sinon que dire de celles et ceux qui sont stériles. Il est plus pertinent d'envisager l'appartenance spécifique de l'homme selon la filiation car celle-ci n'est pas exclusive : est humain l'individu né de deux êtres différents appartenant à l'espèce humaine, et il le restera jusqu'à sa mort. L'humanité est affaire de descendance, de transmission, de génération, mais aussi de diversité. En effet, la procréation ne reproduit pas à l'identique. Elle engendre à chaque fois un être différent et unique, ce qui constitue la richesse de l'espèce humaine et la définit. Ainsi, le clonage humain ne peut conduire l'homme qu'à perdre son humanité. Est homme l'individu né de deux êtres différents appartenant chacun à l'espèce humaine, et parce qu'il est différent de tous les autres.