6 Novembre 2011
L’éloquence est ce qui donne de l’ampleur, de la force, au discours. Elle vise à convaincre. Les mots parfois ne suffisent pas. Il leur faut une mise en scène, de la couleur, du rythme. L’éloquence investit l’oralité ; elle n’a aucune prise sur l’écrit. Les livres ne sont pas éloquents, ils sont bien écrits, ou pas. L’écrivain est seul devant son ouvrage, l’éloquence, elle, a besoin d’un auditoire, lequel la consacre ou non. Elle n’existe que par son efficacité. Sans effet sur le public, elle n’aura été que gesticulation. C’est ainsi que l’éloquence est voisine de la séduction sans lui ressembler. La séduction en effet n’a pas besoin de résultat pour être. Je puis séduire sans persuader. La séduction est ainsi peut-être plus sincère que l’éloquence. Cette dernière se moque de la teneur des discours. Son terrain est la forme. Peu importe les idées, elle est un moyen. Elle ne va plus loin que les paroles qu’elle habille, alors que la séduction sait annoncer des lendemains enchanteurs.