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1 Juin 2010
L’appétit concerne avant tout le corps, comme le désir l’âme, si tant est qu’il faille séparer les deux. L’appétit et le désir en effet consistent à tendre vers quelque chose. Tous deux renvoient à un souhait, à une attirance, ce qui fait de l’homme ce qu’il est en le déterminant, comme l’écrit Spinoza : « L’appétit n’est rien d’autre que l’essence même de l’homme, de laquelle suit nécessairement ce qui sert à sa conservation ; et l’homme est ainsi déterminé à le faire » (Ethique – Spinoza). Ainsi, l’appétit contribue à sauvegarder l’homme, mais pas seulement. C’est ce qui le différencie de la faim, qui n’est qu’une manifestation physiologique, un manque, un besoin. L’appétit est en quelque sorte une faim améliorée, une faim dont on sait, avant de s’être nourri, qu’elle sera de toute façon satisfaite et qu’ainsi il devient possible d’y associer le plaisir. L’appétit est donc une joie, alors que la faim au mieux est neutre, au pire une souffrance. D’ailleurs, manger de bon appétit n’est pas qu’un acte d’ingestion de nourritures jusqu’à satiété. La table et ceux qui l’entourent sont aussi acteurs d’une tranche de vie qui se veut joyeuse. En cela, l’appétit participe de la réunion du corps et de l’esprit pour un bien-être tant physique que mental. Alors, bon appétit à toutes et à tous !