30 Septembre 2011
Ne tentons pas de comprendre les raisons d’un amour, car cette recherche est le premier coup de poignard dans cette relation qui unit les deux amants. L’amour ne s’explique pas. Il se vit. L’amour n’a pas de justification, pas plus que le désamour. C’est ainsi qu’aucune solution toute faite n’est envisageable pour reconquérir un amour perdu. La rupture est le terme d’une passion amoureuse, c’est un évènement, et rien de plus. On ne comprend pas plus en rompant qu’en aimant. Est-ce à dire que l’amour est absolument contingent ? Qu’il aurait très bien pu ne pas être, y compris pour des amants si ceux-ci s’étaient rencontrés à un moment différent de celui où leur premier regard échangé devint ensuite l’introduction d’une histoire d’amour ? On ne peut guère savoir cela car on n’imagine pas, ni n’avons la démonstration, encore moins l’expérience, d’amours qui ne seront jamais. Un amour existe concrètement ; il n’existe pas d’amour suspendu. Je crois ainsi que l’amour est totalement immanent ; toute transcendance à son propos n’est qu’une chose envisagée, un idéal de plus, froid, sec, et qui donc en rien ne concerne le sentiment amoureux, sauf à participer de son anéantissement. Tout idéal, comme toute explication, n’est qu’une charge altérant la légèreté de l’étant amoureux, jusqu’à ce que celui-ci soit étouffé par le poids.