4 Juillet 2010
Voilà un étonnant rapport que celui existant entre l'analyse et la synthèse : la première consiste à diviser la seconde, et celle-ci rassemble ce que la première a séparé. L'une ne peut se passer de l'autre, et inversement. Toute rupture entre les deux conduit à un non-sens ; un lien rompu et voici l'absurde qui apparaît. Faut-il alors, pour s'éviter quelques absurdités, privilégier le particulier ou se concentrer sur le tout ? Pour Descartes, la division est recommandée : « Diviser chacune des difficultés que j'examinerai, en autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux résoudre ». Cette méthode est intéressante, car elle permet de simplifier. En effet, pour comprendre, il est nécessaire de décomplexifier, rendre simple ce qui ne l'est pas au premier abord. Il s'agit de prendre un point de départ, un ensemble, puis de cheminer en le décomposant jusqu'à aller au plus simple. Cependant, en pratiquant ainsi, ne risque-t-on pas de trop s'éloigner de la source, et donc de perdre celle-ci de vue jusqu'à ne plus la considérer dans l'exercice ? Pascal, à ce propos, nous dit : « Toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties ». Ainsi, l'analyse et la synthèse sont inséparables parce que l'un et le tout le sont également. Et ce qui est un peut à son tour devenir tout grâce au progrés, et inversement en modifiant l'angle d'observation. Il n'y a donc aucun point de départ ni d'arrivée absolu pour ce qui est de connaître. La connaissance est une marche interminable.